NORTH POLE MARATHON

Le 9 avril 2013, Stéphanie Gicquel a couru un marathon au pôle Nord géographique, le marathon le plus septentrional et le plus froid du monde, à 90°N, par -30 °C, sur l’océan glacial Arctique – première Française à courir un marathon au pôle Nord.
Au-delà du défi sportif, cette course a été l’occasion de soutenir l’Association Petits Princes, et de créer un blog pour partager ce projet.

Photo Stéphanie Gicquel 4


Extrait du livre On naît tous aventurier
Mon pied droit, subitement figé en retrait, dans un interstice étroit ouvert entre deux blocs de glace, empêche brusquement le corps en mouvement d’aller plus loin vers l’avant et précipite la chute. Le genou gauche et les avant-bras amortissent le choc, au ralenti. Mon visage se retrouve projeté à quelques centimètres de la banquise qui repose sur l’océan Arctique, face à cette fine couche de glace qui m’apparaît aussitôt bien fragile. Je pose les paumes à plat sur la glace, rehausse les épaules et redresse la tête sur l’immensité blanche. Le sourire aux lèvres. Cette lourde chute me place dans une position que j’affectionne tant, semblable à celle du sprinteur, quoique plus étirée, le pied droit toujours calé dans un starting-block givré.
Voilà, je suis une sprinteuse aujourd’hui, alors il faut y mettre les formes. Je ne cours pas tant contre le temps qui passe. Je cours surtout contre le temps qu’il fait. Il y a quelques minutes, avant que le départ officiel ne soit donné, le thermomètre affichait péniblement -30 °C. Les prévisions annoncent une baisse de la température au cours des prochaines heures, sans aucune perspective d’amélioration dans les jours à venir, alors le départ a été donné sans plus tarder. À minuit trente. Le jour est permanent en cette saison. Le soleil omniprésent, à peine voilé, tourne en rond entre le zénith et l’horizon. J’ai déjà couru quasiment deux kilomètres sur cette piste de glace. Il m’en reste une quarantaine pour aller au bout de ce marathon. Le marathon du pôle Nord.
Je parviens à bouger mon pied, puis à le dégager. C’est reparti.
La distance totale du marathon, quarante-deux kilomètres et cent quatre-vingt-quinze mètres, a été divisée en neuf boucles de même longueur. Le défi proposé par ce marathon pourrait se résumer ainsi, de manière lapidaire : faire neuf fois le tour du monde, en franchissant pas à pas chacun des méridiens qui traversent virtuellement la surface du globe terrestre et se rejoignent ici au pôle Nord géographique. C’est bien plus que cela. Quelle que soit la latitude, aucun marathon ne peut être réduit à quarante-deux kilomètres de course à pied. Il y a toujours, au-delà de la distance, un désir personnel, une histoire à raconter. Il n’y aurait sinon pas tant d’adeptes à travers le monde, de passionnés.

ONTA Couverture 3D


Retour dans Runner’s World sur un marathon qui donne des frissons (6 pages)
 Couverture Runnersworld Stéphanie Gicquel

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Interview de Stéphanie Gicquel sur France Info concernant la préparation du marathon du pôle Nord.

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